Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Lotus Bleu
Le Lotus Bleu
  • L'histoire de six mois au Japon : trois en province (Kansai et Nagoya), puis trois à Tokyo. Deux stages en entreprise, des dizaines de rencontres, et la découverte non préméditée d'une culture pas si incompréhensible qu'elle n'en a l'air.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Le Lotus Bleu
8 mai 2006

Mike et Jim

p1010256C'était au Hard Rock Café à Nagoya. Fraîchement débarqués de leur Amérique natale à deux semaines d'intervalle pour effectuer le traditionnel stage dans la maison-mère de notre boîte, Mike et Jim connurent des intégrations différentes.

Ils mouraient d'envie d'une bière américaine ; aussi, après leur avoir fait faire un tour dans Nagoya (mon séjour touchant à sa fin, je leur servais de guide), je les accompagnai dans le seul endroit où ils pourraient en boire. Dans la foulée, on s'est tapé un énorme et authentique hamburger-frites chacun. (Cher.)

Mike, ingénieur, ne s'habitua jamais au Japon. Il ne réussit même pas à faire cul-sec lors de sa welcome party. Il ne s'entendait pas avec ses collègues et ne cherchait pas à les comprendre. Il ne mangeait qu'au restaurant de l'hôtel et tout seul (ou avec Jim). Il était timide et introverti. Il venait me voir de temps en temps pour discuter, mais le coeur n'y était pas.

Jim, contremaître, eut des débuts difficiles. Il venait quelquefois frapper à ma porte pour partager une petite binouse et avoir une vraie conversation en anglais. Mais au bout d'une semaine, il commençait déjà à lutiner la (ravissante) concierge (savoir dire "Konnichi wa" suffisait) et à aller faire un petit jogging tous les matins pour profiter du beau soleil de septembre. Il testa tous les restaurants alentour. Il m'a confié avoir été agréablement surpris par la gentillesse de ses collègues et leur humour une fois qu'ils avaient la langue déliée par l'alcool. Sans aucun diplôme, c'est finalement ce gars-là qui a passé le meilleur séjour, et il en a certainement retiré beaucoup de bénéfices, tant sur le plan professionnel que personnel.

Le bon sens, l'ouverture d'esprit sont des qualités indispensables à un épanouissement professionnel (je dirais même personnel), or le système occidental fait comme si ça allait de soi chez les hyperdiplômés. Mais rien n'est plus faux. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité