Le dur apprentissage du japonais

Je suis partie au Japon après avoir ingurgité pendant huit mois les "bases" de la langue, à savoir les deux alphabets hiragana et katakana (en une semaine) et la grammaire (tordue, ça m'a pris les sept mois et trois semaines restants).

Tout ça pour, une fois sur place, me morfondre parce que de toute façon je ne savais ni lire ni parler. Je m'en suis tirée avec l'anglais lors de mon premier stage. Mais quand je suis arrivée à Tokyo pour le second, on m'a vite fait comprendre que je n'y couperais pas.

J'ai donc passé tout mon temps libre à ingurgiter un max de vocabulaire. Je me suis fait des amis, et j'ai appris à parler. J'ai surtout appris des formules de politesse à rallonge, intéressantes feuilles de vigne cachant la pauvreté de mes connaissances... Mais ma vie sociale a soudain pris un tour beaucoup plus intéressant. Sans parler du plaisir de pouvoir comprendre, à la pause café, les conversations que les autres croient que vous ne comprenez pas et d'apprendre que votre chef est un vieux pervers (par exemple).

Je m'en sortais plutôt bien sur place après six mois, du moins assez bien pour commander une boisson avec naturel dans n'importe quel café. Mais il ne faut pas sous-estimer l'importance de ce qu'ils appellent le "body language". Ne riez pas ; votre attitude fait la moitié de la communication dans ce pays où même les enfants sont de fins psychologues.

De retour en France, le plus dur restait à faire : apprendre le fameux alphabet Kanji, afin de savoir lire. J'en suis à 200 caractères. Je m'étonne encore d'avoir trouvé le temps de m'y mettre tellement mon cerveau y a rechigné. Cela dit, passé le cap des 100 premiers, ça devient beaucoup plus facile.

Bon courage les jeunes...